La balance des blancs, on sait que ça existe, mais on ne joue pas souvent avec.
C’est dommage !
Dans des articles précédents, je t’ai montré comment utiliser un flash déporté, techniquement s’entend.
Mais tu pressens bien qu’en utilisant un flash à distance, tu vas pouvoir créer des ombres, du relief, diffuser plus ou moins la lumière grâce à des modeleurs.
Bref, tu pourras jouer avec l’esthétique de tes images, et devenir un vrai créateur d’images.
C’est donc le moment de te parler d’un domaine trop souvent oublié dans l’approche artistique des images, c’est celui de l’usage de la balance des blancs et de filtres colorés à des fins créatives.
Le fonctionnement de la balance des blancs est souvent assez méconnu, aussi je voudrais commencer par te passer un extrait d’une vidéo de ma formation sur le flash déporté à ce sujet.
Voici cet extrait.
Les réglages prédéfinis
« Tu sais qu’il existe 4 types de réglages de la balance des blancs dans ton boîtier :
- Un réglage automatique, celui qui est le plus souvent utilisé
- Des réglages prédéfinis
- La définition d’un blanc personnalisé
- Des réglages fins, par pas de 100K
Intéressons-nous aux réglages prédéfinis.
On a d’abord un plot central, censé être le blanc de référence, celui des couleurs neutres, dites encore « naturelles ».
On a ensuite deux réglages pour des couleurs chaudes, tungstène à 3200K et fluorescent à 4000K, et, de l’autre côté, 2 réglages pour les couleurs froides, nuageux à 6000K et ombragé à 7000K.
Alors tout le travail de la balance des blancs, c’est de faire la chasse à toute dominante de couleur, chaude ou froide.
Et de tout ramener à une sorte de « blanc moyen » qui tournerait autour de 5200 ou 5400 K, une sorte de température de couleur « idéale », universelle, censée être proche de ce que nous percevons de notre environnement.
La scène est trop jaune ? Qu’à cela ne tienne, le programme ajoute du bleu.
La scène est trop bleue ? ce n’est pas grave, il va en retrancher !
Voilà le raisonnement, ou plutôt le fonctionnement de l’algorithme, de la balance des blancs de ton appareil.
Pourquoi ça fonctionne comme ça ?
Je ne voudrais pas te laisser croire pour autant que ceci est totalement arbitraire.
Car ce raisonnement s’inspire de la capacité de notre cortex visuel, appelée « adaptation chromatique », à corriger les couleurs pour les ramener à des valeurs connues, quel que soit l’environnement dans lequel on les voit.
Pour nous, une feuille de papier est blanche.
Et au soleil comme à la lumière d’une bougie, on la verra blanche, ou plutôt on l’interprétera comme blanche, parce qu’on sait qu’elle est blanche.
Dans le cas d’un réglage automatique, c’est l’appareil qui calcule et interprète la dominante, et qui la corrige.
Dans l’une des autres configurations, c’est toi qui désignes à l’appareil dans quel environnement tu évolues (voir l’article sur la répartition des rôles).
Un éclairage de fête de Noël ?
Tu règles sur tungstène 3200K et l’appareil ajoutera 2200K de bleu pour atteindre la couleur censée être idéale aux alentours de 5400K.
Et c’est la même chose pour les autres réglages.
Et le flash dans tout ça ?
Eh bien, c’est le même raisonnement.
On sait que le flash donne une lumière légèrement bleutée, qui se marie mal avec l’ambiance chaude d’une fête de Noël.
Donc on lui ajoute une gélatine CTO, pour l’harmoniser avec cette ambiance.
On règle la balance des blancs sur Tungstène, et le tour est joué : maintenant tout est « blanc », le sujet comme l’ambiance.
Ce faisant, l’image est comme lessivée, elle n’exprime rien, elle est fade, et la chaude ambiance de la fête de Noël est détruite : pas cool !
Nul doute que la balance automatique des blancs fait plutôt bien le job : c’est celle que j’utilise dans la quasi-totalité de mes prises de vue en milieu naturel, de jour.
[…]
Être créatif (ve)
Mais avec le flash, c’est différent, car que tu le veuilles ou non, sauf à vouloir produire des images insipides, tu n’as pas le choix : tu dois apprendre à gérer cette problématique, à l’intégrer dans ta pratique, dans un souci technique, certes, mais surtout dans un souci esthétique.
Ce n’est pas difficile : il suffit d’y penser !
[…] »
Tu as vu l’image ci-dessus : insipide au possible, car tout ramener à une valeur « neutre » ne donne aucun caractère à l’image.
Il faut donc, pour des images créatives, détourner ce fonctionnement à ton avantage.
Je te donne un exemple.
Regarde cette photo : beau coucher de soleil, non ?
Eh bien non !
La photo a été prise de jour, en combinant un réglage de la balance des blancs avec un filtre coloré sur le flash pour donner un éclat dans les cheveux.
Simple et efficace !
Regarde cette autre photo simulant ce qu’on appelle une « nuit américaine », procédé qui consiste à recréer une effet nuit en plein jour.
On sous-expose fortement la scène, et, même chose : on joue avec la balance des blancs et un ou deux filtres CTO sur le flash.
Tu as là un échantillon de ce que tu apprendras dans ma formation sur le flash déporté, qui t’ouvre en grand les portes de la créativité, en te disant quoi faire, pourquoi le faire et comment le faire !
Dans ma formation sur le flash déporté, j’aborde évidemment ces sujets, mais aussi bien d’autres qui te surprendront et te passionneront.
Cette formation est probablement la plus méthodique, la plus logique, la plus progressive et la plus complète sur le sujet.
Elle te permettra de capter des images étonnantes et boostera ta créativité.
Tous les aspects de l’usage d’un flash déporté y sont abordés : matériels, techniques et esthétiques.
Pour te renseigner sur cette formation, clique sur le bouton ci-dessous.
Exercice
Choisis un sujet à l’extérieur, par beau temps et prends un premier cliché avec une balance des blancs automatique.
Maintenant, reprends des clichés du même sujet en testant chaque balance des blancs prédéfinie dans ton appareil et observe les résultats (aide-toi de cet article si nécessaire).
Refais cet exercice avec ton flash à l’intérieur pour comprendre comment ça marche (si tu n’en as pas, je te conseille d’acheter des filtres correcteurs de température de couleur orange (CTO) de différentes densités).